BILLET 2. Les MOOC sont-ils adaptés aux approches pédagogiques actives?


De nos jours, l’enseignement à distance suscite un intérêt grandissant auprès des institutions d’enseignement et même un engouement et des « revendications passionnées » pour certaines (Inchauspé, 2001). Cette passion amena certaines universités comme la Stanford University et le MIT entre autres, à offrir gratuitement au public, des ressources d’apprentissage, même si, derrière ces initiatives, se cachent d’autres intentions non déclarées (Daniel, 2012, cité dans Charlier, 2014). Connus sous le nom de Massive Open Online Courses (MOOC), ces nouvelles plateformes d’enseignement présentées comme une innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur (Charlier, 2014), semblent de plus en plus se répandre dans le milieu universitaire. Cependant, en dépit de l’engouement qu’ils suscitent, des auteurs comme Grover et al. (2013, cité dans Charlier, 2014) s’interrogent sur la qualité de ce dispositif en termes d’approche pédagogique. De plus, autre paradoxe et non le moindre, « aucune sélection des étudiants n’est réalisée préalablement à l’inscription : ni l’âge, ni l’expérience, ni un niveau quelconque de formation, pas plus que la maîtrise de la langue dans laquelle le cours est donné ne constituent des prérequis » (Durance, 2014). Quoi de plus paradoxal encore, lorsque la qualité de ces MOOC ne serait pas appréciée à l’aune de la qualité des résultats d’apprentissage, laquelle constituerait un des critères de l’efficacité pédagogique? (Charlier, 2014). Que vise donc-t-on à travers ce type d’enseignement?aucune sélection des étudiants n’est réalisée préalablement à l’inscription : ni l’âge, ni l’expérience, ni un niveau quelconque de formation, pas plus que la maîtrise de la langue dans laquelle le cours est donné ne constituent des pré-requis  aucune sélection des étudiants n’est réalisée préalablement à l’inscription : ni l’âge, ni l’expérience, ni un niveau quelconque de formation, pas plus que la maîtrise de la langue dans laquelle le cours est donné ne constituent des pré-requis Il est bien important de faire la distinction entre information et connaissance ou entre savoir et savoir-faire comme le formulent d’ailleurs certaines critiques. Ceci dit, en ce qui nous concerne, si nous ne prétendons pas nier l’efficacité de cette nouvelle plateforme d’apprentissage, nous postulons en revanche, que les MOOC ne sont pas adaptés à n’importe quel champ disciplinaire. Je suis bien préoccupé par le manque d’interactions entre enseignants et apprenants ou entre apprenants à travers les MOOC or, à l’image du cours de management des organisations que j’ai donné, comme tant bien d’autres cours qui nécessiteraient des méthodes pédagogiques actives, la collaboration s’avère indispensable pour favoriser une réelle capacité critique des apprenants.

Références

Inchauspé, P. (2001). La formation à distance: enjeux et perspectives. Allocution lors du Séminaire sur la formation à distance organisé par le Centre collégial de formation à distance, Montréal, 5.

Charlier, B. (2014). Les MOOC: une innovation à analyser. Distances et médiations des savoirs. Distance and Mediation of Knowledge, 2(5).

Durance, P. (2014). Les MOOCs (massive open online courses), entre mythes et réalités. In Annales des Mines - Gérer et comprendre, 1, pp. 22-39, ESKA.

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